« Gestalt » est un terme allemand qui se prononce « Guéchtaltt ». Ce mot est parfois traduit par « forme » mais, en réalité, sa signification est beaucoup plus complexe. Aucun mot dans aucune langue ne le traduit correctement. C’est pourquoi le mot Gestalt a été conservé !

La Gestalt est un courant qui se situe au carrefour de la psychanalyse et des thérapies humanistes psychocorporelles.

Elle a été élaborée dans les années 1950 par Fritz Perls, médecin psychanalyste juif d’origine allemande, disciple de Freud, émigré en Afrique du Sud puis aux Etats-Unis. Avec ses collaborateurs – dont les plus proches sa femme Laura Perls et son ami Paul Goodman, il crée une 3e voie qui se différencie de la psychanalyse et du comportementalisme : la Gestalt.

Le génie de cette nouvelle voix est de créer une synthèse cohérente de plusieurs courants philosophiques, méthodologiques et thérapeutiques européens, américains et orientaux de l’époque (psychanalyse, Gestalt théorie, phénoménologie, holisme, existentialisme, taoïsme, courant zen…).

Revenons sur la signification : le mot allemand « Gestalt » veut dire « processus de création d’une forme ». Ce qui est précisément l’objet de ce courant thérapeutique : « mettre en forme », « donner une structure signifiante » à la manière d’être au monde, unique et singulière, de chacun.

La Gestalt favorise une prise de conscience des mécanismes intérieurs qui nous poussent trop souvent à des conduites répétitives et périmées. Elle met en lumière nos processus de blocage. La Gestalt ne vise pas seulement à expliquer les origines de nos difficultés mais aussi d’expérimenter des pistes de solutions nouvelles. À la recherche d’un « savoir pourquoi », elle ajoute un « sentir comment » mobilisateur de changement.

En Gestalt, chacun est responsable de ses choix et de ses évitements. Il travaille au rythme et au niveau qui lui conviennent, à partir de ce qui émerge dans l’instant. Il s’agit de favoriser la prise de conscience globale de la manière dont nous fonctionnons (évitements, ajustements, mécanismes de défense, intégration de la nouveauté…).

La Gestalt permet de découvrir et de développer sa liberté, sa spécificité et sa singularité.

La grande différence de cette approche (par rapport à la psychanalyse ou aux autres thérapies humanistes) réside dans l’engagement et l’implication de thérapeute en séance.

En effet, celui-ci est impliqué, il ne se cache pas derrière un savoir. Il « met en jeu » son ressenti, ses émotions, son contact au service du patient. Car c’est à partir de l’interaction entre les deux, dans la séance, que peut émerger la compréhension et la conscience de soi, dans ce qui est limitant ou bloquant.